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5 juin 2025Fatigue extrême, maux de gorge persistants, fièvre et ganglions gonflés : ces symptômes pourraient évoquer une simple angine, mais ils cachent peut-être une mononucléose infectieuse, plus connue sous le nom de maladie du baiser. Causée par le virus d’Epstein-Barr, cette infection touche principalement les adolescents et les jeunes adultes. Bien qu’elle soit généralement bénigne, elle peut entraîner une convalescence longue et, dans certains cas, des complications sérieuses. Comprendre comment elle se transmet, se manifeste et se soigne est essentiel pour éviter les erreurs de diagnostic et adapter les bons réflexes au quotidien.
Définition et mode de transmission
La mononucléose infectieuse est une maladie virale provoquée par le virus d’Epstein-Barr (EBV), un membre de la famille des herpèsvirus. Très fréquente, elle touche surtout les adolescents et les jeunes adultes, bien qu’elle puisse survenir à tout âge. Une fois contracté, le virus reste présent à vie dans l’organisme, en état de latence, avec un risque minime de réactivation chez les personnes en bonne santé.
Comment se transmet-elle ?
Le mode de transmission principal est la salive, ce qui explique son surnom populaire de maladie du baiser. Toutefois, le virus peut également se propager via :
- Le partage de verres, couverts ou brosses à dents,
- Des toux ou éternuements rapprochés,
- De manière plus rare, par transfusion sanguine ou greffe d’organe.
L’incubation est relativement longue : entre 4 et 6 semaines entre l’exposition au virus et l’apparition des premiers symptômes. Pendant cette période, la personne contaminée peut déjà être contagieuse sans le savoir.
Symptômes typiques de la Mononucléose
Les symptômes de la mononucléose sont souvent trompeurs, car ils ressemblent à ceux d’autres infections virales comme une angine ou une grippe. Toutefois, certains signes caractéristiques permettent d’orienter le diagnostic.
Symptômes fréquents :
- Fatigue intense et persistante : elle peut durer plusieurs semaines, voire quelques mois, même après la disparition des autres signes.
- Fièvre modérée à élevée, généralement accompagnée de sueurs.
- Maux de gorge importants, souvent liés à une inflammation des amygdales, parfois avec des dépôts blanchâtres (aspect pseudo-angineux).
- Adénopathies : les ganglions lymphatiques, surtout dans le cou, sont souvent gonflés et sensibles.
- Splénomégalie : la rate peut augmenter de volume, ce qui justifie l’interdiction temporaire des activités sportives de contact.
- Hépatomégalie possible, avec perturbation des enzymes du foie.
Symptômes moins fréquents :
- Éruption cutanée, notamment après la prise d’amoxicilline, un antibiotique inapproprié en cas de mononucléose.
- Maux de tête, douleurs musculaires, troubles digestifs.
- Chez les enfants, l’infection est souvent plus discrète voire asymptomatique.
La sévérité des symptômes varie d’une personne à l’autre, mais la fatigue reste généralement le signe le plus marquant et le plus durable.
Diagnostic médical de la Mononucléose
Le diagnostic de la mononucléose repose à la fois sur l’observation clinique et sur des examens biologiques. En effet, les symptômes peuvent prêter à confusion avec d’autres infections virales ou bactériennes, comme une angine streptococcique.
Examen clinique
Le médecin commence par un interrogatoire et un examen physique :
- Il évalue la fièvre, la fatigue, les douleurs de gorge.
- Il palpe les ganglions lymphatiques, observe les amygdales et vérifie la présence éventuelle d’une splénomégalie (augmentation du volume de la rate).
Mais comme ces signes ne sont pas spécifiques à la mononucléose, des analyses sanguines sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.
Examens complémentaires
1. Numération formule sanguine (NFS)
Elle révèle en général :
- Une lymphocytose importante (augmentation des lymphocytes),
- La présence de lymphocytes atypiques (grands, irréguliers), typiques de la mononucléose.
2. Test de Paul-Bunnell-Davidsohn ou test Monospot
C’est un test rapide qui détecte les anticorps hétérophiles produits en réponse à l’EBV. Il est fiable chez les adolescents et jeunes adultes, mais moins chez les enfants.
3. Sérologie EBV
En cas de doute, on mesure les anticorps dirigés spécifiquement contre différents antigènes du virus Epstein-Barr. Elle permet :
- De confirmer l’infection,
- De distinguer une infection récente d’une infection ancienne ou latente.
Dans certains cas rares, d’autres examens (bilan hépatique, échographie abdominale) peuvent être prescrits pour évaluer les complications.
Traitement et recommandations
Il n’existe à ce jour aucun traitement antiviral spécifique contre la mononucléose. La prise en charge repose donc sur le soulagement des symptômes et le repos.
Traitement symptomatique
- Repos strict, surtout pendant la phase aiguë (fièvre, fatigue intense),
- Hydratation abondante,
- Antalgiques et antipyrétiques (paracétamol, ibuprofène) pour soulager douleurs et fièvre,
- Eviter les antibiotiques, sauf en cas de surinfection bactérienne prouvée. L’amoxicilline est à proscrire car elle peut déclencher une éruption cutanée typique en cas de mononucléose.
Recommandations pratiques
- Éviter les efforts physiques pendant plusieurs semaines, surtout les sports de contact à cause du risque de rupture de la rate en cas de splénomégalie.
- Privilégier une alimentation légère et riche en nutriments pour accompagner la récupération.
- Prévoir un suivi médical si la fatigue se prolonge au-delà de 4 à 6 semaines ou si des signes anormaux apparaissent (jaunisse, douleurs abdominales, troubles neurologiques).
Complications et prévention de la Mononucléose
Complications possibles
Dans la grande majorité des cas, la mononucléose évolue favorablement sans conséquences durables. Toutefois, certaines complications peuvent survenir, en particulier chez les personnes immunodéprimées ou dans les formes sévères de l’infection.
Complications hématologiques :
- Anémie hémolytique (destruction des globules rouges),
- Thrombopénie (chute des plaquettes), pouvant favoriser les saignements.
Complications hépatiques :
- Une hépatite virale modérée est fréquente (élévation des transaminases),
- Rarement, une jaunisse peut apparaître.
Complications neurologiques (rares) :
- Méningite virale, encéphalite ou paralysie faciale transitoire,
- Troubles de la coordination ou atteinte des nerfs périphériques.
Complication la plus redoutée :
- Rupture de la rate, favorisée par les traumatismes lors de la splénomégalie. C’est une urgence chirurgicale rare, mais grave. D’où l’importance d’éviter toute activité physique intense pendant plusieurs semaines.
Prévention
Il n’existe pas de vaccin contre le virus d’Epstein-Barr. La prévention repose donc sur quelques mesures simples, en particulier en période de contagion :
- Éviter d’échanger des objets personnels (verres, couverts, brosses à dents) avec une personne infectée,
- Ne pas embrasser une personne symptomatique pendant plusieurs semaines,
- Se laver les mains régulièrement, surtout après contact rapproché.
La contagiosité est maximale durant la phase aiguë, mais le virus peut rester présent dans la salive plusieurs mois après la guérison, ce qui rend la prévention partielle mais utile.
Conclusion
La mononucléose infectieuse est une maladie virale très fréquente, en particulier chez les jeunes. Bien qu’elle soit le plus souvent bénigne, elle n’est pas à prendre à la légère : la fatigue intense peut durer plusieurs semaines, et certaines complications, bien que rares, existent.
Un diagnostic précis, un repos adapté et une surveillance médicale permettent de traverser la maladie sans séquelles. En cas de symptômes persistants ou inhabituels, un suivi médical est indispensable. Enfin, adopter quelques gestes de prévention permet de limiter la transmission du virus dans l’entourage.

